Librairies-boutiques et restaurants : la méthode Culturespaces
Pour le Président de Culturespaces, les librairies-boutiques et les restaurants des musées sont des lieux stratégiques. La vision de Bruno Monnier sur le développement de ces espaces « qui prolongent la visite ».
« Les librairies-boutiques prolongent l’expérience de la visite »
« Dès les débuts de Culturespaces, nous avons accordé une importance particulière aux librairies-boutiques », indique Bruno Monnier. Ces espaces prolongent l’expérience du visiteur en y intégrant le plaisir d’acheter. « Il faut savoir que sur l’utilisation du temps libre, le plus grand concurrent des musées, c’est le shopping ! » Un argument de poids qui crédibilise la place d’un espace commercial dans les lieux culturels. « Le visiteur vient dans les boutiques de musées pour rapporter un souvenir personnel, mais aussi pour flâner ou offrir un cadeau à ses proches ».
Mais que trouve-t-on exactement dans les boutiques Culturespaces ? « Un large choix de produits liés à la thématique du lieu ou de l’exposition » explique Bruno Monnier. Autres facteurs pris en compte dans la sélection des produits, le style de vie des visiteurs et la période de l’année : ainsi, les visiteurs du Musée Jacquemart-André découvriront, de septembre à décembre, des châles en cachemire, de la vaisselle ou encore des bougies parfumées…
« Nous essayons également de trouver ce qui ferait plaisir à nos visiteurs. C’est parfois assez lointain du thème de nos expositions, ce qui est plutôt novateur dans le secteur culturel ».
Contrairement à un magasin classique, la fréquentation des librairies-boutiques dépend de la programmation des expositions et des collections permanentes du site. « Parmi les acheteurs, il y a 90% de visiteurs et 10% d’habitués. Ils apprécient notre sélection et reviennent pour faire des cadeaux – principalement dans les centres d’art de Paris et d’Aix-en-Provence ».
Restaurants : des pâtisseries préparées par un chef salarié de Culturespaces
Espace de convivialité après la visite, le restaurant fait l’objet d’attentions particulières. Là-encore, Culturespaces place le visiteur au centre du jeu. « Il ne veut pas de fast food, mais ne s’attend pas non plus au repas gastronomique de l’année. Il souhaite une collation bonne et simple, dans un cadre agréable pour prolonger l’instant ». Bruno Monnier cite la formule salade, plat du jour et pâtisserie qui fait le succès du café Jacquemart-André. « Une offre que nous proposons aujourd’hui dans tous les sites de Culturespaces» indique le Président, qui précise que les chefs sont salariés de Culturespaces. Verra-t-on un jour un étoilé dans les cuisines ? « L’idée du grand chef est très séduisante, mais dans la restauration, plus la carte est sophistiquée, plus il est difficile de dégager une rentabilité ».
Gestion des espaces : quel gain, quelle organisation ?
« La contribution financière des librairies-boutiques est relativement stable, et plutôt en diminution dans les grands sites populaires » continue Bruno Monnier. Si le panier moyen à Paris progresse, il a plutôt tendance à diminuer légèrement en province. Côté restauration, la contribution est un peu inférieure aux librairies en termes de revenus, même si elle est équivalente en termes de chiffre d’affaires. Pour assurer la bonne gestion de ces espaces bien spécifiques, Culturespaces s’est équipé de logiciels sur-mesure. « Tous nos sites sont équipés d’un logiciel de gestion spécialisé pour les librairies-boutiques d’un côté et pour les restaurants de l’autre ».
Sur la sous-traitance, Bruno Monnier est catégorique : « aucune sous-traitance ». Une décision qui est le fruit de mauvaises expériences côté restauration : « chaque fois que nous avons expérimenté la sous-traitance, nous avons été confrontés à des problèmes de qualité avec des prestataires qui, pour essayer de maintenir leurs marges, font des économies sur le personnel et les ingrédients servis dans l’assiette ». Concernant les librairies-boutiques, elles n’ont jamais été et ne seront jamais sous-traitées car « elles sont des élément clés de la visite ». Bruno Monnier tient en effet à ce que l’expérience de la visite soit parfaitement contrôlée par Culturespaces, du choix des produits à celui des équipes. Un pari rendu possible par la grande polyvalence du personnel Culturespaces. « Nos équipes sont impliquées dans tous les aspects de la visite ». Dans les différents sites, une personne en boutique peut ainsi être amenée à s’occuper de la billetterie, des audioguides ou de la médiation. « Cela nous conduit à choisir des personnels ayant, avant tout, un bon niveau culturel et acceptant la polyvalence » conclut-il.
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